Coronavirus : pourquoi ce n'est pas forcément à Wuhan que le Covid-19 est passé de l'animal à l'homme

Selon l'OMS, le coronavirus ne serait pas forcément passé pour  la première fois de l'animal à l'humain à Wuhan.
Selon l'OMS, le coronavirus ne serait pas forcément passé pour la première fois de l'animal à l'humain à Wuhan.

La ville de Wuhan dispose d’un système pour détecter les cas de pneumonie atypique, ce qui aurait permis de découvrir le nouveau coronavirus. Mais ça ne prouve pas, selon l’OMS, que c’est là qu’il est passé de l’animal à l’humain pour la première fois.

Le nouveau coronavirus a été détecté pour la première fois sur un marché de Wuhan, en Chine, à la fin du mois de décembre 2019. Très rapidement, l’épidémie s’est répandue comme une trainée de poudre, au point de devenir une pandémie. Et les yeux du monde entier se sont tournés vers cette ville de la province de Hubei.

Mais aujourd’hui, le docteur Michael Ryan, directeur du programme urgences sanitaires de l’OMS, vient remettre en question le lieu d’origine du premier cas de Covid-19.

Un système pour détecter les pneumonies

Lors d’une réunion le lundi 3 août, il a expliqué à ses collaborateurs que la ville de Wuhan disposait d’un système pour détecter les cas de pneumonie atypique. Utilisant une métaphore qui parlera aux pompiers, il a expliqué que ce n’est pas parce que “l’alarme incendie a été déclenchée” dans la ville, que c’est forcément là que “la maladie est passée de l’animal à l’homme”.

Cette annonce était faite dans le cadre du travail préparatoire d’une enquête épidémiologique sur l’origine de l’épidémie de Covid-19, mené par deux experts de l’OMS, qui se sont rendus en Chine du 11 juillet au 2 août. Avec les scientifiques chinois sur place, ils ont posé les jalons d’une étude qui sera conduite par des chercheurs du monde entier.

L’hôte intermédiaire, toujours la pièce manquante

Selon une étude publiée fin juillet dans la revue Nature Microbiology, les scientifiques ont découvert que le virus à l’origine de la pandémie était présent chez la chauve-souris depuis une quarantaine d’années. Ils n’ont, en revanche, pas trouvé de preuve d’un passage par le pangolin.

“Des preuves récentes montrent que le nouveau coronavirus a acquis ses principales caractéristiques en évoluant chez la chauve-souris, et non pas chez un hôte intermédiaire”, avait alors commenté David Robertson, professeur de génétique à l’université de Glasgow, comme le rappelle The Straits Times. Ce qui explique pourquoi les scientifiques ne parviennent pas à mettre la main sur l’hôte intermédiaire qui aurait transmis le nouveau coronavirus à l’homme.

L’étude épidémiologique internationale devrait donc s’atteler à chercher cette pièce manquante du puzzle, en commençant par Wuhan. Et même si Michael Ryan ne veut pas tirer de conclusions hâtives sur le lieu des premiers cas de Covid-19, des informations dévoilées début juin par le Figaro et l’AFP, laissaient entendre que le nouveau coronavirus aurait pu faire son apparition dans la ville de Wuhan dès le mois d’août 2019. Sans compter que certains reprochent à l’OMS ses liens troubles avec la Chine.

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